Bagdad Cafe (Avant-Garde Cinema)
Critique
Synopsis/présentation
Le réalisateur allemand Percy Adlon (1935) possède une feuille de route intéressante. Ayant étudié le théâtre, il amorce sa carrière dans le domaine de l'audio-visuel par un documentaire réalisé pour le compte de la télévision de la RFA. Il se tourne ensuite vers le cinéma à la fin des années soixante-dix. Le film qui l'a fait connaître aux États-Unis est Zuckerbaby (1985). C'était, pour les Américains, la première occasion de rencontrer Marianne Sägebrecht, l'actrice fétiche du réalisateur. Deux ans plus tard, Adlon réalise son premier film aux États-Unis, Bagdad Cafe.
Ce film relate les aventures de Jasmin (Marianne Sägebrecht) qui, à la suite d'une dispute avec son mari, se retrouve seule dans le désert Mojave. Jasmin marche jusqu'à une station service avec motel et restaurant tenus par une famille d'Afro-américains. Le tout est dirigé d'une main de fer par Brenda (CCH Pounder), une femme grincheuse, frustrée et, elle aussi, récemment séparée. Une série de personnages un peu marginaux gravite autour du Cafe. L'arrivée de Jasmin marque une transformation radicale des lieux et de ses habitants, à commencer par celle de Jasmin la magicienne.
Avec Bagdab Cafe, un des titres de la collection Avant-Garde Cinema, la MGM nous offre un long métrage qui cadre très bien avec la vision hollywoodienne de l'avant-gardisme. Adlon ne révolutionne pas le cinéma, mais il sait mettre de l'originalité et de l'ingéniosité dans sa façon de raconter cette histoire de restauration de l'individu. Il procure un vrai plaisir cinématographique et tranche avec les productions souvent conventionnelles d'Hollywood. De plus, il tire par les oreilles les conventions du genre de la comédie, ce qui est la preuve d'un certain culot.
Bagdad Cafe est un film intelligent et sans prétention. Le réalisateur prend visiblement plaisir à confronter cette Allemande, qui est à mille lieues de sa Bavière natale propre et humide, avec cet environnement désertique et presque à l'abandon. Il sait aussi être sarcastique : pensons à la musique de fanfare bavaroise qui marque la présence du mari de Jasmin. Dans la première partie du film, les effets comiques se retrouvent souvent dans le traitement cinématographique d'Adlon : cadrage insolite, effet de montage et son. Dans la seconde, ils apparaissent dans les situations ou les personnages.
Bagdad Cafe est un exemple de film optimiste. Au contact de ce milieu quelque peu nonchaland, la rigidité prussienne de Jasmin prend un sérieux coup. De même, l'exécrable Brenda trouve dans l'amitié et le spectacle le goût d'améliorer sa condition. Toutes les deux arrivent à faire de ce coin perdu une oasis pour le bénéfice de tout le monde. Ces deux femmes trouvent enfin un sens à leur vie, sans être obligées de se remarier.
Image
On a utilisé, en vu du transfert, un interpositif de bonne qualité et correctement conservé. Il n'y a aucune marque sur la pellicule ou parasites.
Le transfert numérique se trouve dans la moyenne de ceux produits par MGM. Sans être une référence, il ne causera pas de désagréments majeurs à la majorité des spectateurs. L'image au format de 1.85:1 est anamorphique, ce qui plaira aux heureux propriétaires de téléviseurs/projecteurs compatibles 16:9.
Les couleurs chaudes prédominent le spectre et les orangés sont particulièrement bien dégradés. Ceci donne des peaux avec une légère dominante de rouge, mais qui gardent toujours un aspect naturel. Le contraste est acceptable, offrant une image avec du relief. Les scènes véritablement sombres se passent généralement dans le restaurant, ce qui donne de beaux effets de clair-obscur bien rendus par le transfert. Il y a bien ici et là des pertes de stabilité lorsque l'image est plus granuleuse, mais ce n'est rien qui soit vraiment problématique. Voici un transfert qui se laisse agréablement regarder, les plus puristes trouveront cependant matière à critiques.
Son
Cette édition ne propose que la version originale anglaise du film. On retrouve toutefois options de sous-titrage en français et en espagnol.
La bande sonore est en Dolby stéréo 2.0 et offre une scène stéréo avant correcte. Les dialogues s'intègrent bien à l'environnement sonore. On constate une utilisation très judicieuse et jamais tonitruante des effets ambiophoniques (camion sur la route, sifflement du vent). La dynamique est correctement équilibré: le spectateur ne passera pas son temps à augmenter et à baisser le volume de son amplificateur.
Il est regrettable que MGM n'ait pas fait un mixage 5.1 de cette bande: nous y aurions gagné en plaisir d'écoute.
Suppléments/menus
Le DVD ne comporte pas de notes de production, ni d'information sur le réalisateur et les comédiens, de documentaire sur le tournage ou de commentaire audio. L'éditeur n'a pas ajouté de prises manquées ou des scènes supprimées. Il faudra alors se contenter de la bande annonce du film. Fait à noter, la version allemande du film dure dix minutes de plus que l'américaine. Dommage...
Conclusion
Bagdad Cafe n'est pas un grand film, mais il procurera beaucoup de plaisir à ceux qui le découvriront. Il convient aussi parfaitement à ceux qui aiment l'invention dans le cadre de la tradition. Cette édition est de qualité acceptable, mais ne vous servira certainement pas à faire la démonstration des performances de votre équipement cinéma maison.
Le réalisateur allemand Percy Adlon (1935) possède une feuille de route intéressante. Ayant étudié le théâtre, il amorce sa carrière dans le domaine de l'audio-visuel par un documentaire réalisé pour le compte de la télévision de la RFA. Il se tourne ensuite vers le cinéma à la fin des années soixante-dix. Le film qui l'a fait connaître aux États-Unis est Zuckerbaby (1985). C'était, pour les Américains, la première occasion de rencontrer Marianne Sägebrecht, l'actrice fétiche du réalisateur. Deux ans plus tard, Adlon réalise son premier film aux États-Unis, Bagdad Cafe.
Ce film relate les aventures de Jasmin (Marianne Sägebrecht) qui, à la suite d'une dispute avec son mari, se retrouve seule dans le désert Mojave. Jasmin marche jusqu'à une station service avec motel et restaurant tenus par une famille d'Afro-américains. Le tout est dirigé d'une main de fer par Brenda (CCH Pounder), une femme grincheuse, frustrée et, elle aussi, récemment séparée. Une série de personnages un peu marginaux gravite autour du Cafe. L'arrivée de Jasmin marque une transformation radicale des lieux et de ses habitants, à commencer par celle de Jasmin la magicienne.
Avec Bagdab Cafe, un des titres de la collection Avant-Garde Cinema, la MGM nous offre un long métrage qui cadre très bien avec la vision hollywoodienne de l'avant-gardisme. Adlon ne révolutionne pas le cinéma, mais il sait mettre de l'originalité et de l'ingéniosité dans sa façon de raconter cette histoire de restauration de l'individu. Il procure un vrai plaisir cinématographique et tranche avec les productions souvent conventionnelles d'Hollywood. De plus, il tire par les oreilles les conventions du genre de la comédie, ce qui est la preuve d'un certain culot.
Bagdad Cafe est un film intelligent et sans prétention. Le réalisateur prend visiblement plaisir à confronter cette Allemande, qui est à mille lieues de sa Bavière natale propre et humide, avec cet environnement désertique et presque à l'abandon. Il sait aussi être sarcastique : pensons à la musique de fanfare bavaroise qui marque la présence du mari de Jasmin. Dans la première partie du film, les effets comiques se retrouvent souvent dans le traitement cinématographique d'Adlon : cadrage insolite, effet de montage et son. Dans la seconde, ils apparaissent dans les situations ou les personnages.
Bagdad Cafe est un exemple de film optimiste. Au contact de ce milieu quelque peu nonchaland, la rigidité prussienne de Jasmin prend un sérieux coup. De même, l'exécrable Brenda trouve dans l'amitié et le spectacle le goût d'améliorer sa condition. Toutes les deux arrivent à faire de ce coin perdu une oasis pour le bénéfice de tout le monde. Ces deux femmes trouvent enfin un sens à leur vie, sans être obligées de se remarier.
Image
On a utilisé, en vu du transfert, un interpositif de bonne qualité et correctement conservé. Il n'y a aucune marque sur la pellicule ou parasites.
Le transfert numérique se trouve dans la moyenne de ceux produits par MGM. Sans être une référence, il ne causera pas de désagréments majeurs à la majorité des spectateurs. L'image au format de 1.85:1 est anamorphique, ce qui plaira aux heureux propriétaires de téléviseurs/projecteurs compatibles 16:9.
Les couleurs chaudes prédominent le spectre et les orangés sont particulièrement bien dégradés. Ceci donne des peaux avec une légère dominante de rouge, mais qui gardent toujours un aspect naturel. Le contraste est acceptable, offrant une image avec du relief. Les scènes véritablement sombres se passent généralement dans le restaurant, ce qui donne de beaux effets de clair-obscur bien rendus par le transfert. Il y a bien ici et là des pertes de stabilité lorsque l'image est plus granuleuse, mais ce n'est rien qui soit vraiment problématique. Voici un transfert qui se laisse agréablement regarder, les plus puristes trouveront cependant matière à critiques.
Son
Cette édition ne propose que la version originale anglaise du film. On retrouve toutefois options de sous-titrage en français et en espagnol.
La bande sonore est en Dolby stéréo 2.0 et offre une scène stéréo avant correcte. Les dialogues s'intègrent bien à l'environnement sonore. On constate une utilisation très judicieuse et jamais tonitruante des effets ambiophoniques (camion sur la route, sifflement du vent). La dynamique est correctement équilibré: le spectateur ne passera pas son temps à augmenter et à baisser le volume de son amplificateur.
Il est regrettable que MGM n'ait pas fait un mixage 5.1 de cette bande: nous y aurions gagné en plaisir d'écoute.
Suppléments/menus
Le DVD ne comporte pas de notes de production, ni d'information sur le réalisateur et les comédiens, de documentaire sur le tournage ou de commentaire audio. L'éditeur n'a pas ajouté de prises manquées ou des scènes supprimées. Il faudra alors se contenter de la bande annonce du film. Fait à noter, la version allemande du film dure dix minutes de plus que l'américaine. Dommage...
Conclusion
Bagdad Cafe n'est pas un grand film, mais il procurera beaucoup de plaisir à ceux qui le découvriront. Il convient aussi parfaitement à ceux qui aiment l'invention dans le cadre de la tradition. Cette édition est de qualité acceptable, mais ne vous servira certainement pas à faire la démonstration des performances de votre équipement cinéma maison.
Qualité vidéo:
3,0/5
Qualité audio:
3,4/5
Suppléments:
0,5/5
Rapport qualité/prix:
3,0/5
Note finale:
3,0/5
Auteur: Sylvain Lafrenière
Date de publication: 2001-07-20
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC Toshiba 32 pouces, Récepteur Sony STR-DE945, Lecteur DVD Sony DVP-S360, enceintes Energy, câbles Cable Accoustic Research
Date de publication: 2001-07-20
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC Toshiba 32 pouces, Récepteur Sony STR-DE945, Lecteur DVD Sony DVP-S360, enceintes Energy, câbles Cable Accoustic Research