Synopsis/présentation
Malgré les offorts des départements de marketing des grands studios pour travailler au succès des longs métrages, le succès d'un film reste toujours quelque chose d'un peu imprévisible. Certains films, destinés au succès, s'écroulent au box-office alors que d'autre, beaucoup moins ambitieux, finissent au contraire par déclasser de grosses productions hollywoodiennes .
Le succès surprise de Ghost, en 1990, en est un bel exemple. Sorti de nulle part et bénéficiant d'un budget moyen, le film défia toutes les prévisions en finissant en tête du box-office de cette année là, loin devant les coups sûrs qu'étaient Die Hard 2 ou Days of Thunder par exemple. Le film se permit même de récolter une série de nominations aux Oscars, dont celui de meilleur film, celui du meilleur scénario original et de la meilleure actrice de soutiens (Whoopi Goldberg ). Pourtant, le film fut loin de faire l'unanimité à l'époque et plusieurs crières au scandale à l'annonce des nominations.
L'histoire de Ghost est aujourd'hui connue de tous. Elle soulevait les passions à l'époque parce qu'elle avait le mérite d'intégrer virtuellement tous les genres connus du cinéma à l'intérieur d'un seul et même scénario. Le film d'amour, la comédie, le drame, le fantastique et même le drame policier. Jouer sur autant de registres pouvait paraître risqué, mais le scénariste Bruce Joel Rubin réussit bien à doser son scénario pour rendre le résultatdes plus homogène. Certes, le tout est bourré de clichés, mais le résultat demeure néanmoins efficace. En réussissant cet exploit, les créateurs pouvaient se permettre le luxe l'aller chercher le plus large auditoire possible, d'où l'explication d'un succès aussi retentissant.
À ne pas négliger non plus les efforts honnêtes apportés par le réalisateur Jerry Zucker, d'avantage connu à l'époque pour avoir co-réalisé Airplane et Top Secret. On aurait facilement pu douter des résultats, mais sa mise en scène est étonnement efficace et dynamique. Les acteurs se prêtent également au jeu avec une conviction exemplaire, dans ce qui constitue vraisemblablement leur meilleur rôle respectif pour Patrick Swayze, Demi Moore et Whoopi Goldberg. Aucun d'entre eux ne connurent de tel succès ne serait-ce qu'une fois dans leur carrière (outre Whoopi Goldberg pour The Color Purple). Au contraire, leur carrière n'a fait que s'éteindre à petit feu dès lors.



Image
Typique d'un nouveau transfert anamorphique, l'image affiche une belle définition. Les couleurs sont vives et toujours bien saturées (sans toutefois débordées). Seule les tons de peau affichent une teinte quelque peu orangée qui distrait à quelques reprises. Était-ce les intentions de la direction photo ?
Les noirs sont généralement profonds excepté dans la séquence d'ouverture, où on décèle un fourmillement omniprésent. Les choses s'améliorent par la suite, alors que les nombreuses scènes tournées à faible luminosité affichent une superbe balance chromatique bleutée sans sacrifier aucun détail. Seules quelques plans affichent une légère sur-définition des contours. Sans être parfait, il s'agit d'un transfert tout à fait honnête.


Son
À l'instar de nouveau transfert vidéo, Ghost bénéficie maintenant d'un nouveau mixage sonore Dolby Digital 5.1 (en anglais, il va sans dire...). Le résultat, sans atteindre les normes du marché des films récents, est néanmoins satisfaisant. Les effets directionnels sont sporadiques et surtout limités aux canaux avants, mais la spatialité bénéficie grandement de ce nouveau mixage. En outre, la trame-sonore de Maurice Jarre apparaît plus envoûtante que jamais. Les basses, sans être d'une définition exemplaire, apportent néanmoins l'intensité et l'énergie voulue aux séquences de suspenses et d'actions. Les dialogues pour leurs part sont intelligibles et bien intégrés.
Des bandes-son Dolby Surround 2.0 sont aussi offertes en anglais et en français. Contrairement à l'habitude, les différences entre celles-ci et la bande-son Dolby Digital 5.1 sont plutôt limitées. Seule la bande-son française affiche un réel manque de naturalité (typique de tout doublage).



Suppléments/menus
Pour cette sortie du film en DVD, Paramount s'est permis d'offrir quelques suppléments des plus intéressants, qui compensent pour leur nombre limité.
La piste de commentaires audio animée par le réalisateur Jerry Zucker et le scénariste Bruce Joel Rubin constitue probablement le supplément le plus intéressant de cette édition. On ne peut qu'admirer la complicité avec laquelle les deux hommes parlent du projet. Le ton est vivant et enjoué, les silences se font aussi très rares. L'information est plutôt variée, quoiqu'on peut reprocher au scénariste de trop souvent parler de lui-même plutôt que du film en question. Mais ses commentaires, tout comme ceux du réalisateur, demeurent toujours intéressants et sincères. À remarquer, la franchise avec laquelle ils parlent des critiques mièvres et de la réaction des journalistes à l'annonce des nominations aux Oscars. Un beau moment !
Un documentaire intitulé Remembering The Magic - Retrospective est aussi offert. D'une durée respectable de plus de 22 minutes, ce segment évite en outre le piège de l'aspect promotionnel pour se concentrer sur le contenu. Plusieurs informations transmises dans la piste de commentaires audio sont répétées ici, cette fois-ci agrémenté de la participation de Patrick Swayze. L'information, bien que très peu technique, est néanmoins fort intéressante et à propos. On aurait seulement aimé y voir des entretiens plus récents avec Demi Moore et Whoopi Goldberg, ceux inclus dans le documentaire datant probablement d'une dizaine d'années.
La bande-annonce originale complète les suppléments.




Conclusion
Le simple fait de pouvoir se procurer ce film en DVD satisfera les nombreux amateurs du film, mais la présentation offerte par Paramount devrait aussi satisfaire les consommateurs un tant soit peu plus exigeants. Le côté technique est manifestement soigné et au point, tandis que les suppléments offerts, à défaut d'être nombreux et variés, sont de qualité.