Apocalypse Now (The Complete Dossier)

Critique
Synopsis/présentation
Apocalypse Now est une uvre qui a été tellement critiquée et commentée que nous nessaierons pas ici dentreprendre un travail complet dans ce sens mais plutôt de vous donner quelque « clefs » (sans aucun pédantisme ou prétention) qui pourrons permettre aux chanceux spectateurs qui nauraient pas encore eu loccasion de découvrir ce film de laborder dans les meilleures conditions de réceptivité possible.
Ainsi lexpérience cinématographique unique que représente le visionnage d Apocalypse Now se doit dêtre un tant soit peu « préparée » tant lexpérience peut se révéler frustante voire même énervante si on sy aventure avec une image préfigurée de luvre que lon va découvrir. Hors justement lune des grandes spécificités de cette est de résister à la classification stricte tant elle est hybride et polyforme. Que ceux qui pensent trouver uniquement un film de guerre explosif et tonitruant sachent que certes quelques passages sauront combler leur attentes (lattaque du village vietcong) mais que luvre va bien plus loin que cela. Comme le dit Coppola dans le commentaire ou ses interviews, telle était la son intention première, réaliser une uvre spectaculaire au potentiel décuplée par les moyens modernes mais au fur et à mesure du lent processur créatif qui dura aussi longtemps que le tournage lui-même, luvre sest transformée enrichie, complexifiée pour devenir quelque chose de tout autre.
La première notion qui nous semble importante à retenir est que le film nest pas à prendre au pied de la lettre (ou de plutôt de limage) mais au contraire à voir et assimiler pour ce quil est, un cauchemar de guerre hautement surréaliste et ce aussi bien au niveau du fond que de la forme. Le film prend au contraire la forme dune allégorie sur la guerre en première apparence mais au fur et à mesure que le parcours initiatique du anti-héros le fait progresser moralement comme physiquement, luvre suit le même cours et devient clairement à travers cette introspection une reflexion sur la morale et la folie de lhumanité.
Que cette description dApocalypse Now ne vous rebute surtout pas par son apparent contenu philosophique et symbolique puisque Coppola en maitre du cinéma d »entertainment » quil est à justement bien pris de nous proposer un cocktail unique duvre grand public et de film expérimental à la manière dun autre immense cinéaste auquel on ne peut sempêcher de penser, Stanley Kubrick.
Comme nous lavions dit dans dautre chroniques, nous voyons dans cette capacité à fusionner le cinéma grand public et les expérimentations visuelles, narratives ou de montage comme la marque des plus grands cinéastes, ce dont justement Kubrick sétait fait une spécialité.
Ainsi malgré une absence dhistoire proprement dite, à savoir que lon suit les errances du personnage principal et de ses accolytes mais quaucun fil narratif principal ne se dégage en tant que tel, Coppola grace à sa science du rythme et du montage réussit à happer le spectateur réceptitf dans un tourbillon de situations de plus en plus folles et surréalistes. Le sens du film est donc à chercher autant en soi que dans les symboles et les allégories qui jalonnents les différents étapes du voyage propre comme figuré de Willard (Martin Sheen).
Chaque nouvelle scène fonctionne comme une étape dans lintrospection de Willard qui est donc le véritable squelette du film. Il est donc aisé de voir à quel point Apocalypse Now est donc ancré dans son époque mais dans le même temps universel et intemporel puisque les thèmes abordés et leurs impossibles réponses seront toujours au cur des questionnements de lhumanité.
Le Vietnam et son évocation ne sont donc que des toiles de fond pour un projet plus vaste et plus intellectuel même si la folie qui accompagna immanquablement une telle période de conflit absurde est représenté à plusieurs reprises de façon très dure et marquante (la scène du Sampan, le pont de Do Lung).
Apocalypse Now est une uvre profondément hollywoodienne dans sa première partie au sens ou toute lidéologie américaine dans ce quelle à pu avoir de plus absurde au sein de ce conflit est mis en scène. Cependant, ne vous y trompez, les intentions de Coppola sont clairement et même étonnament critique du climat de tromperie le plus total dans lequel baignait lamérique de lépoque alors en pleine crise interne. De même si le film nest pas ouvertement antimilitariste et ne cherche jamais à dresser un portrait négatif des combattants américains, il ne se gêne jamais pour condamner lintervention américaine au Vietnam et la débauche de moyens qui laccompagna. Ainsi la scène très classique du recrutement de Willard pour sa mission met en exergue le ridicule même de celle-ci ainsi que le luxe dans lequel larmée américaine sétait installée sur place. Lobjectif même de la mission est des plus absurdes puisque Willard doit aller assassiner un officier américain soit disant devenu fou et ce pour charge de meurtre. Ensuite le lieutenant Killgore (Robert Duvall) est lui-même une sorte de caricature/allégorie dune certaine attitude américaine. Et pourtant impossible de le considérer comme un mauvais officier ou même homme. Ce personnage donnera lieu à des scènes à la fois profondément réjouissantes au niveau du spectacle mais également forte de sens et décisives pour lorientation future du film et donc du voyage.
Dans Apocalypse Now chaque détail à son importance, à un impact sur la suite du film et sur le message quil délivre ou plutôt sur les interrogations quil suscitera en vous. Il sagit donc dune uvre qui évoluera au fur à mesure que vous la visionnerez ce qui lui donne dautant plus de prix.
Plus le film progresse plus les divers éléments qui le composent (situations, scenario, personnage, jeu des acteurs, photographie, cadrage, musique, bande-son, montage) vont savérer contaminés par le climat de folie ambiante et cette impression tenace de regression vers le primitif en chacun de nous. En cela vous serez sans doute déconcertés par laspect anticonventionnel que va prendre le film qui ne fera que saccentuer dans son dernier quart lorsque Willard sera enfin remonté jusquaux tréfonds de son ame et y rencontrera le but de sa mission, le colonel Kurtz (qui nest autre que sa face, son double maléfique).
Cette dernière partie est donc à lopposé de ce que tout spectateur dun film hollywoodien est en droit dattendre dun spectacle de divertissement puisquil sagit dun anti climax volontairement lent, étrange et profondément troublant. Lorsque Kurtz (Marlon Brando) émerge des ténébres dans un scène sublime le film bascule totalement et Willard se retrouve seul face à lui-même comme le spectateur face à ses propres questions. Le talent de Coppola est davoir su composer pour cette fin écrite au jour le jour une mise en image et son totalement hypnotisante qui entraine le spectateur dans lambiance délétère du camp de la mort de Kurtz que la folie du pouvoir la poussé à batir à sa propre gloire.
Nayez crainte sur les révélations que nous avons pu faire sur « lintrigue » tout au long de cette chronique puisque nous vous assurons que votre surprise sera complête lors de votre visionnage. Nous espérons que cette mise en condition vous aidera à « rentrer » dans le film et vous laisser happer par son spectacle hypnotique pour en ressortir troublé et pourquoi pas changé. Car effectivement, Apocalypse Now fait partie de ces rares uvres qui ont un impact durable que lon regarde une fois et qui reviennent tout au long dune vie accompagnée de nouveauté à chaque visionnage supplémentaire.
Coppola y utilise un language purement cinématographique et prouve ainsi que le 7ème na rien à envier aux autres en terme de puissance évocatrice et de profondeur de réflexion.
Image
Limage est présentée au format non respecté de 2.10 :1 (au lieu de 2.35 :1) daprès un transfert 16:9.
La raison de ce recadrage surprenant est expliquée dans les suppléments comme une décision de Vittorio Storaro (le chef opérateur du film) pour des raisons techniques liées au rendu vidéo. Coppola à lui même approuvé cette manipulation de limage et dés lors il paraît difficile dadresser quelques reproches que ce soit à léditeur. Nous ne pouvons que regretter cette décision puisque ce Complete Dossier propose donc une version légèrement tronquée mais tout de même tronquée de luvre et ce pour coller au plus prés du nouveau parc de téléviseurs 16:9. Si effectivement la perte dimage nest pas énorme en soi (pour les puristes elle affecte tout de même la perfection des cadrages tout au cours du film et peu préjudiciable au plaisir du visionnage, nous ne pouvons que nous élever contre cette prétique de plus en plus fréquente de retouche du montage ou de limage lors déditions DVD censées être de référence.
La définition générale est absolument formidable de bout en bout et ce sur les deux versions présentées. Linterpositif est extémement propre, presque totalement immaculé si ce nest quelques passages plus granuleux que dautres qui sont imputables aux pellicules utilisées plus quau transfert lui-même.
Les couleurs sublime de lincroyable photographie de Vittorio Storraro est superbement retranscrite, respectant totalement lambiance surréaliste instaurée par le génial chef opérateur italien. Elles sont donc justes, constantes et parfaitement saturées en permanence.
Le contraste est également parfaitement géré et évite toutes les brillances.
Les scènes sombres sont impeccablement rendues grace à des noirs vraiment purs et profonds. Les nombreuses nuances de la photographie sont rendues avec une précision des plus appréciables.
Enfin comme il se devait impérativement dêtre, strictement aucun défaut numérique quel quil soit ne vient perturber le rendu visuel.
Malgré ce choix extrémement curieux de recadrage, voici donc un transfert remarquable qui rend parfaitement au travail de titan accomplit par les artisans du film sur le tournage. Nous ne pouvons donc pas totalement féliciter la Paramount puisque certes sont travail sur la qualité visuelle est digne déloge mais non seulement le film est recadré mais de surcroit présenté sur deux disques différents. Il est vraiment dommage que léditeur nait pas pris le temps de peaufiner au maximum son édition pour vraiment offrir un « Complete Dossier » surtout lorsque lon connaît limportance du cadrage sur le film, de même que lambiance hypnotique quil induit chez le spectateur (et quil est par conséquent dangereux dinterrompre par un changement de disque)..
Son
La seule bande-son disponible pour chacune des versions est en Anglais (Dolby Digital 5.1).
Sa dynamique est dun niveau excellent, dautant plus lorsque lon prend en compte le fait que ce film est le premier à avoir été pensé en multicanal. Sa présence et sa spatialité sont certes en deça des dernières bandes-son actuelles mais représentent clairement ce qui à pu se faire de plus efficace jusqu'à il y a peu.
La superbe musique du film est impeccablement rendue sans aucune limitation audible que ce soit dans le haut ou le bas du spectre. Elle est par ailleurs intégrée à la perfection au sein de la bande-son.
Les enceintes arrières sont utilisées de façon extrémement efficace (même si moins complexe et précise que sur les meilleures bandes-son récentes) et toute la complexité du travail colossal de Walter Murch dans ce domaine est restitué à la perfection. Le rendu des ambiances comme de la musique en profitent grandement.
Les dialogues sont en permanence parfaitement intelligibles et aucun parasite ou distortions ne sont audibles et ce même à volume très élevé (ce qui est bien entendu conseillé sur ce film).
Les basses fréquences sont impeccablement gérées procurant un punch et une profondeur incroyable sur de nombreuses scènes.
Il est à noter un léger avantage de clarté et dimpact pour la bande-son de la version Redux ce qui sexplique aisément par un remixage plus récent. Cependant il faut vraiment prêter une oreille attentive et soucieuse de comparaison pour lentendre.
Les sous-titres sont disponibles en Anglais et Espagnol et nous ne pouvons malheureusement que déplorer labsence de sous-titres Français sur une telle édition même si cela est de coutume chez Paramount.
Voici donc deux bandes-son de très grande qualité qui assure un spectacle total associées à limage et dont seules les bandes-son les plus récentes peuvent être considérées comme supérieures. Un grand bravo donc à la Paramount davoir aussi bien soigné le département sonore de son édition.
Suppléments/menus
Une section relativement complête qui aborde tous les aspects du film même si lon ne peut que grandement regretter labsence du génial documentaire « Hearts of Darkness : a filmmakers apocalypse », surtout pour une édition qui se veut complête.
Sur le premier disque sont proposés le commentaire audio de la première moitié de chaque version, deux segments contenant des images inédites ainsi que douze scènes inédites.
Sur le second disque sont donc proposés la suite des commentaires audio ainsi quun ensemble de divers documentaires.
Le commentaire audio de Francis Ford Coppola est le même pour les deux versions contenant donc des passages supplémentaires pour la version Redux. A noter également quune petite introduction de Coppola à chaque version est proposée. Le commentaire audio est comme lon pouvait sy attendre vraiment passsionnant de bout en bout, Coppola étant un orateur accompli qui parle avec passion de ses intentions dartiste, des nombreux déboires rencontrés sur le tournage et enfin nous délivre des anecdotes qui permettent de vraiment voir le film sous un autre angle ainsi que den mieux comprendre certaines scènes symboliques.
Un segment absolument indispensable a tous les amateurs de luvre mais aussi à ses nombreux détracteurs qui pourront ici trouver réponse à leurs questions.
Sur le premier disque est offert « The hollow men » (17 mins) qui propose des images inédites du camp de Kurtz et de Marlon Brando alors que celui-ci récite un poème de TS Elliot ainsi que des extraits du roman Hearts of Darkness. Ensuite vient un curieux segment appelé « Monkey Sampan3 (3 mins) qui est en fait un scène inédite qui na curieusement pas été intégrée parmis celle-ci et fait curieusement penser à la scène finale dun autre chef duvre du cinéma des années 70, « Aguirre, der Zörn Gottes » de Werner Herzog (1972).
Viennent ensuite 12 scènes coupées (même de la version Redux) pour un total de 26 minutes qui présentent essentiellement des versions alternatives ou allongées de scènes déjà présentes. Sauf celles ou le personnage de Dennis Hopper ainsi que celui du prédécesseur de Willard sont clairement étoffé.
Sur le second vient ensuite le segment intitulé « A/V Club Featurette » qui regroupe deux courts documentaires et un article. « The birth of 5.1 sound » (5 min 50 s) est passionnant au sens ou il explique comment Apocalypse Now est le premier film dont la bande-son à été pensé sous la forme moderne 5.1 que nous connaissons tous actuellement. « Ghost helicopter flyover (4 min) est la démonstration de la création dun son aussi caractéristique puis vient un article de Moog Magazine intitulé « The synthetizer soundtrack ». Enfin vient une section FAQ ou le pourquoi du comment du recadrage que nous décrions tant est expliqué de façon relativement peu convaicante.
Vient ensuite « The post production of Apocalypse Now » (51 min) qui développe au travers de 4 documentaires séparés le montage, la musique ainsi que le design sonore du film. Cette section est la plus intéressante de toutes celles présentées et offre de façon passionnante une idée du travail colossal et complexe qui fut nécessaire afin darriver à la version finale dApocalypse (du moins la première version finale !!) .
Ensuite Apocalypse then and now (3 min 50) voit Coppola revenir sur lacceuil critique et public qui fut faite aux deux versions de son film. Puis « PBR Streetgang « (4 min) propose les souvenirs des acteurs composant les divers membres déquipage du bateau. Ce segment est malheureusement trop court tant ils des anecdotes passionnantes à délivrer. Enfin « The color palette of Apocalypse Now »(4 min) permet à Storaro de revenir sur lincroyable travail damplification et de modification des couleurs dorigine pour arriver à lincroyable résultat que lon connait actuellement. A nouveau ce segment aurait mérité dêtre beaucoup plus long tant lhomme est passionnant et son travail mérite de nombreuses explications.
A noter quun Redux Marker est offert . Il sagit dun signe apparaissant sur la version Redux qui vient signaler les ajouts par rapport à la version dorigine.
Le packaging offert et les menus animés sont dexcellents qualité et totalement dans lesprit du film.
A nouveau, après en avoir parlé dans la partie image, nous ne pouvons que déplorer l étrange choix éditorial que davoir choisi de présenter chaque version sur deux disques, obligeant ainsi le spectateur à une pause des plus malvenues pour changer de disque et ce alors même que la technologie actuelle du seamless branching aurait permis de les faire figurer tous les deus sur un seul disque et de rassembler les suppléments sur un seul. De même il aurait été possible dattitrer un disque à chaque version et rassembler les suppléments sur un troisiéme et ce sans altérer la qualité. Au lieu de cela la Paramount à curieusement choisie de scinder les films en deux, obligeant le spectateur à sortir de lambiance si importante de luvre pour un chagement de disque ainsi quune nouvelle sélection des langues et des sous-titres ainsi que de la version sur le second disque. Sans compter quainsi les suppléments répartis sur deux disques obligent à un nouveau changement dont on se serait bien passé surtout quen 8 ans laspect technique des DVD à considérablement changé, permettant daisément éviter ce genre de désagréments.
Hormis cela, il faut reconnaître que si cet ensemble déçoit du fait quil omet curieusement les bandes-annonces ainsi quun des meilleurs documentaires sur le cinéma que nous aillont pu voir (Hearts of Darkness : A filmmakers apocalypse), il propose néanmoins un ensemble cohérent et qui aborde tous les aspects de luvre pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Conclusion
Une édition aux qualités audio et vidéo dignes déloges malheureusement entachées par un recadrage dommageable ainsi quun choix éditorial de répartition des versions contestable. De même si les suppléments sont de qualité, ils sont incomplets et font de cettte version la meilleure disponible sur le marché mais qui reste néanmoins aisément perfectible sur plusieurs points. Donc nous recommanderons donc ce Complete Dossier à ceux qui ne possèdent aucune version de Apocalypse Now mais conseillerons à tous ceux qui possédent le DVD de lancienne version de la garder précieusement tant elle risque de devenir un veritable objet rare proposant le montage original dans son format original 2.35 :1.
Apocalypse Now est clairement une uvre de la démesure, symbole des années folles que furent les années 70 ou des créateurs aussi géniaux que Coppola nhésitaient pas à sendetter personnellement et payer de leur personne afin davoir les moyen de réaliser leur rêve artistique. Ces temps la ont bien changés et une uvre aussi hybride (à la fois hollywoodienne et totalement personnelle, dapparence classique mais totalement expérimentale) semble impossible à produire de nos jours. Coppola réalisa la une uvre extrémement complexe et destabilisante qui entre immédiatement dans linconscient collectif par la puissance de ses images et des sensations quelle procure. Elle perdra sans doute plus dun spectateur en chemin tant elle demande lui demande deffort et de participation pour une uvre à la réputation « grand public » mais pourtant quelle récompense à qui sait sy ouvrir et pénétrer dans son mystère introspectif en compagnie de ses héros. La version Redux nous parait plus un plaisir de cinéaste producteur quun véritable réablissement dune vision originale compromise par des impératifs commerciaux comme Coppola le clame pourtant. Néanmois pour ceux dentre vous qui nous lisent et nauraient pas encore eu la possibilité de découvrir ce film unique, jetez vous sur nimporte laquelle des versions en sachant que vous allez vivre une expérience cinématographique puissante et exigeante qui ne vous laissera pourtant certainement pas indemne et ce pour le meilleur.
Apocalypse Now est une uvre qui a été tellement critiquée et commentée que nous nessaierons pas ici dentreprendre un travail complet dans ce sens mais plutôt de vous donner quelque « clefs » (sans aucun pédantisme ou prétention) qui pourrons permettre aux chanceux spectateurs qui nauraient pas encore eu loccasion de découvrir ce film de laborder dans les meilleures conditions de réceptivité possible.
Ainsi lexpérience cinématographique unique que représente le visionnage d Apocalypse Now se doit dêtre un tant soit peu « préparée » tant lexpérience peut se révéler frustante voire même énervante si on sy aventure avec une image préfigurée de luvre que lon va découvrir. Hors justement lune des grandes spécificités de cette est de résister à la classification stricte tant elle est hybride et polyforme. Que ceux qui pensent trouver uniquement un film de guerre explosif et tonitruant sachent que certes quelques passages sauront combler leur attentes (lattaque du village vietcong) mais que luvre va bien plus loin que cela. Comme le dit Coppola dans le commentaire ou ses interviews, telle était la son intention première, réaliser une uvre spectaculaire au potentiel décuplée par les moyens modernes mais au fur et à mesure du lent processur créatif qui dura aussi longtemps que le tournage lui-même, luvre sest transformée enrichie, complexifiée pour devenir quelque chose de tout autre.
La première notion qui nous semble importante à retenir est que le film nest pas à prendre au pied de la lettre (ou de plutôt de limage) mais au contraire à voir et assimiler pour ce quil est, un cauchemar de guerre hautement surréaliste et ce aussi bien au niveau du fond que de la forme. Le film prend au contraire la forme dune allégorie sur la guerre en première apparence mais au fur et à mesure que le parcours initiatique du anti-héros le fait progresser moralement comme physiquement, luvre suit le même cours et devient clairement à travers cette introspection une reflexion sur la morale et la folie de lhumanité.
Que cette description dApocalypse Now ne vous rebute surtout pas par son apparent contenu philosophique et symbolique puisque Coppola en maitre du cinéma d »entertainment » quil est à justement bien pris de nous proposer un cocktail unique duvre grand public et de film expérimental à la manière dun autre immense cinéaste auquel on ne peut sempêcher de penser, Stanley Kubrick.
Comme nous lavions dit dans dautre chroniques, nous voyons dans cette capacité à fusionner le cinéma grand public et les expérimentations visuelles, narratives ou de montage comme la marque des plus grands cinéastes, ce dont justement Kubrick sétait fait une spécialité.
Ainsi malgré une absence dhistoire proprement dite, à savoir que lon suit les errances du personnage principal et de ses accolytes mais quaucun fil narratif principal ne se dégage en tant que tel, Coppola grace à sa science du rythme et du montage réussit à happer le spectateur réceptitf dans un tourbillon de situations de plus en plus folles et surréalistes. Le sens du film est donc à chercher autant en soi que dans les symboles et les allégories qui jalonnents les différents étapes du voyage propre comme figuré de Willard (Martin Sheen).
Chaque nouvelle scène fonctionne comme une étape dans lintrospection de Willard qui est donc le véritable squelette du film. Il est donc aisé de voir à quel point Apocalypse Now est donc ancré dans son époque mais dans le même temps universel et intemporel puisque les thèmes abordés et leurs impossibles réponses seront toujours au cur des questionnements de lhumanité.
Le Vietnam et son évocation ne sont donc que des toiles de fond pour un projet plus vaste et plus intellectuel même si la folie qui accompagna immanquablement une telle période de conflit absurde est représenté à plusieurs reprises de façon très dure et marquante (la scène du Sampan, le pont de Do Lung).
Apocalypse Now est une uvre profondément hollywoodienne dans sa première partie au sens ou toute lidéologie américaine dans ce quelle à pu avoir de plus absurde au sein de ce conflit est mis en scène. Cependant, ne vous y trompez, les intentions de Coppola sont clairement et même étonnament critique du climat de tromperie le plus total dans lequel baignait lamérique de lépoque alors en pleine crise interne. De même si le film nest pas ouvertement antimilitariste et ne cherche jamais à dresser un portrait négatif des combattants américains, il ne se gêne jamais pour condamner lintervention américaine au Vietnam et la débauche de moyens qui laccompagna. Ainsi la scène très classique du recrutement de Willard pour sa mission met en exergue le ridicule même de celle-ci ainsi que le luxe dans lequel larmée américaine sétait installée sur place. Lobjectif même de la mission est des plus absurdes puisque Willard doit aller assassiner un officier américain soit disant devenu fou et ce pour charge de meurtre. Ensuite le lieutenant Killgore (Robert Duvall) est lui-même une sorte de caricature/allégorie dune certaine attitude américaine. Et pourtant impossible de le considérer comme un mauvais officier ou même homme. Ce personnage donnera lieu à des scènes à la fois profondément réjouissantes au niveau du spectacle mais également forte de sens et décisives pour lorientation future du film et donc du voyage.
Dans Apocalypse Now chaque détail à son importance, à un impact sur la suite du film et sur le message quil délivre ou plutôt sur les interrogations quil suscitera en vous. Il sagit donc dune uvre qui évoluera au fur à mesure que vous la visionnerez ce qui lui donne dautant plus de prix.
Plus le film progresse plus les divers éléments qui le composent (situations, scenario, personnage, jeu des acteurs, photographie, cadrage, musique, bande-son, montage) vont savérer contaminés par le climat de folie ambiante et cette impression tenace de regression vers le primitif en chacun de nous. En cela vous serez sans doute déconcertés par laspect anticonventionnel que va prendre le film qui ne fera que saccentuer dans son dernier quart lorsque Willard sera enfin remonté jusquaux tréfonds de son ame et y rencontrera le but de sa mission, le colonel Kurtz (qui nest autre que sa face, son double maléfique).
Cette dernière partie est donc à lopposé de ce que tout spectateur dun film hollywoodien est en droit dattendre dun spectacle de divertissement puisquil sagit dun anti climax volontairement lent, étrange et profondément troublant. Lorsque Kurtz (Marlon Brando) émerge des ténébres dans un scène sublime le film bascule totalement et Willard se retrouve seul face à lui-même comme le spectateur face à ses propres questions. Le talent de Coppola est davoir su composer pour cette fin écrite au jour le jour une mise en image et son totalement hypnotisante qui entraine le spectateur dans lambiance délétère du camp de la mort de Kurtz que la folie du pouvoir la poussé à batir à sa propre gloire.
Nayez crainte sur les révélations que nous avons pu faire sur « lintrigue » tout au long de cette chronique puisque nous vous assurons que votre surprise sera complête lors de votre visionnage. Nous espérons que cette mise en condition vous aidera à « rentrer » dans le film et vous laisser happer par son spectacle hypnotique pour en ressortir troublé et pourquoi pas changé. Car effectivement, Apocalypse Now fait partie de ces rares uvres qui ont un impact durable que lon regarde une fois et qui reviennent tout au long dune vie accompagnée de nouveauté à chaque visionnage supplémentaire.
Coppola y utilise un language purement cinématographique et prouve ainsi que le 7ème na rien à envier aux autres en terme de puissance évocatrice et de profondeur de réflexion.
Image
Limage est présentée au format non respecté de 2.10 :1 (au lieu de 2.35 :1) daprès un transfert 16:9.
La raison de ce recadrage surprenant est expliquée dans les suppléments comme une décision de Vittorio Storaro (le chef opérateur du film) pour des raisons techniques liées au rendu vidéo. Coppola à lui même approuvé cette manipulation de limage et dés lors il paraît difficile dadresser quelques reproches que ce soit à léditeur. Nous ne pouvons que regretter cette décision puisque ce Complete Dossier propose donc une version légèrement tronquée mais tout de même tronquée de luvre et ce pour coller au plus prés du nouveau parc de téléviseurs 16:9. Si effectivement la perte dimage nest pas énorme en soi (pour les puristes elle affecte tout de même la perfection des cadrages tout au cours du film et peu préjudiciable au plaisir du visionnage, nous ne pouvons que nous élever contre cette prétique de plus en plus fréquente de retouche du montage ou de limage lors déditions DVD censées être de référence.
La définition générale est absolument formidable de bout en bout et ce sur les deux versions présentées. Linterpositif est extémement propre, presque totalement immaculé si ce nest quelques passages plus granuleux que dautres qui sont imputables aux pellicules utilisées plus quau transfert lui-même.
Les couleurs sublime de lincroyable photographie de Vittorio Storraro est superbement retranscrite, respectant totalement lambiance surréaliste instaurée par le génial chef opérateur italien. Elles sont donc justes, constantes et parfaitement saturées en permanence.
Le contraste est également parfaitement géré et évite toutes les brillances.
Les scènes sombres sont impeccablement rendues grace à des noirs vraiment purs et profonds. Les nombreuses nuances de la photographie sont rendues avec une précision des plus appréciables.
Enfin comme il se devait impérativement dêtre, strictement aucun défaut numérique quel quil soit ne vient perturber le rendu visuel.
Malgré ce choix extrémement curieux de recadrage, voici donc un transfert remarquable qui rend parfaitement au travail de titan accomplit par les artisans du film sur le tournage. Nous ne pouvons donc pas totalement féliciter la Paramount puisque certes sont travail sur la qualité visuelle est digne déloge mais non seulement le film est recadré mais de surcroit présenté sur deux disques différents. Il est vraiment dommage que léditeur nait pas pris le temps de peaufiner au maximum son édition pour vraiment offrir un « Complete Dossier » surtout lorsque lon connaît limportance du cadrage sur le film, de même que lambiance hypnotique quil induit chez le spectateur (et quil est par conséquent dangereux dinterrompre par un changement de disque)..
Son
La seule bande-son disponible pour chacune des versions est en Anglais (Dolby Digital 5.1).
Sa dynamique est dun niveau excellent, dautant plus lorsque lon prend en compte le fait que ce film est le premier à avoir été pensé en multicanal. Sa présence et sa spatialité sont certes en deça des dernières bandes-son actuelles mais représentent clairement ce qui à pu se faire de plus efficace jusqu'à il y a peu.
La superbe musique du film est impeccablement rendue sans aucune limitation audible que ce soit dans le haut ou le bas du spectre. Elle est par ailleurs intégrée à la perfection au sein de la bande-son.
Les enceintes arrières sont utilisées de façon extrémement efficace (même si moins complexe et précise que sur les meilleures bandes-son récentes) et toute la complexité du travail colossal de Walter Murch dans ce domaine est restitué à la perfection. Le rendu des ambiances comme de la musique en profitent grandement.
Les dialogues sont en permanence parfaitement intelligibles et aucun parasite ou distortions ne sont audibles et ce même à volume très élevé (ce qui est bien entendu conseillé sur ce film).
Les basses fréquences sont impeccablement gérées procurant un punch et une profondeur incroyable sur de nombreuses scènes.
Il est à noter un léger avantage de clarté et dimpact pour la bande-son de la version Redux ce qui sexplique aisément par un remixage plus récent. Cependant il faut vraiment prêter une oreille attentive et soucieuse de comparaison pour lentendre.
Les sous-titres sont disponibles en Anglais et Espagnol et nous ne pouvons malheureusement que déplorer labsence de sous-titres Français sur une telle édition même si cela est de coutume chez Paramount.
Voici donc deux bandes-son de très grande qualité qui assure un spectacle total associées à limage et dont seules les bandes-son les plus récentes peuvent être considérées comme supérieures. Un grand bravo donc à la Paramount davoir aussi bien soigné le département sonore de son édition.
Suppléments/menus
Une section relativement complête qui aborde tous les aspects du film même si lon ne peut que grandement regretter labsence du génial documentaire « Hearts of Darkness : a filmmakers apocalypse », surtout pour une édition qui se veut complête.
Sur le premier disque sont proposés le commentaire audio de la première moitié de chaque version, deux segments contenant des images inédites ainsi que douze scènes inédites.
Sur le second disque sont donc proposés la suite des commentaires audio ainsi quun ensemble de divers documentaires.
Le commentaire audio de Francis Ford Coppola est le même pour les deux versions contenant donc des passages supplémentaires pour la version Redux. A noter également quune petite introduction de Coppola à chaque version est proposée. Le commentaire audio est comme lon pouvait sy attendre vraiment passsionnant de bout en bout, Coppola étant un orateur accompli qui parle avec passion de ses intentions dartiste, des nombreux déboires rencontrés sur le tournage et enfin nous délivre des anecdotes qui permettent de vraiment voir le film sous un autre angle ainsi que den mieux comprendre certaines scènes symboliques.
Un segment absolument indispensable a tous les amateurs de luvre mais aussi à ses nombreux détracteurs qui pourront ici trouver réponse à leurs questions.
Sur le premier disque est offert « The hollow men » (17 mins) qui propose des images inédites du camp de Kurtz et de Marlon Brando alors que celui-ci récite un poème de TS Elliot ainsi que des extraits du roman Hearts of Darkness. Ensuite vient un curieux segment appelé « Monkey Sampan3 (3 mins) qui est en fait un scène inédite qui na curieusement pas été intégrée parmis celle-ci et fait curieusement penser à la scène finale dun autre chef duvre du cinéma des années 70, « Aguirre, der Zörn Gottes » de Werner Herzog (1972).
Viennent ensuite 12 scènes coupées (même de la version Redux) pour un total de 26 minutes qui présentent essentiellement des versions alternatives ou allongées de scènes déjà présentes. Sauf celles ou le personnage de Dennis Hopper ainsi que celui du prédécesseur de Willard sont clairement étoffé.
Sur le second vient ensuite le segment intitulé « A/V Club Featurette » qui regroupe deux courts documentaires et un article. « The birth of 5.1 sound » (5 min 50 s) est passionnant au sens ou il explique comment Apocalypse Now est le premier film dont la bande-son à été pensé sous la forme moderne 5.1 que nous connaissons tous actuellement. « Ghost helicopter flyover (4 min) est la démonstration de la création dun son aussi caractéristique puis vient un article de Moog Magazine intitulé « The synthetizer soundtrack ». Enfin vient une section FAQ ou le pourquoi du comment du recadrage que nous décrions tant est expliqué de façon relativement peu convaicante.
Vient ensuite « The post production of Apocalypse Now » (51 min) qui développe au travers de 4 documentaires séparés le montage, la musique ainsi que le design sonore du film. Cette section est la plus intéressante de toutes celles présentées et offre de façon passionnante une idée du travail colossal et complexe qui fut nécessaire afin darriver à la version finale dApocalypse (du moins la première version finale !!) .
Ensuite Apocalypse then and now (3 min 50) voit Coppola revenir sur lacceuil critique et public qui fut faite aux deux versions de son film. Puis « PBR Streetgang « (4 min) propose les souvenirs des acteurs composant les divers membres déquipage du bateau. Ce segment est malheureusement trop court tant ils des anecdotes passionnantes à délivrer. Enfin « The color palette of Apocalypse Now »(4 min) permet à Storaro de revenir sur lincroyable travail damplification et de modification des couleurs dorigine pour arriver à lincroyable résultat que lon connait actuellement. A nouveau ce segment aurait mérité dêtre beaucoup plus long tant lhomme est passionnant et son travail mérite de nombreuses explications.
A noter quun Redux Marker est offert . Il sagit dun signe apparaissant sur la version Redux qui vient signaler les ajouts par rapport à la version dorigine.
Le packaging offert et les menus animés sont dexcellents qualité et totalement dans lesprit du film.
A nouveau, après en avoir parlé dans la partie image, nous ne pouvons que déplorer l étrange choix éditorial que davoir choisi de présenter chaque version sur deux disques, obligeant ainsi le spectateur à une pause des plus malvenues pour changer de disque et ce alors même que la technologie actuelle du seamless branching aurait permis de les faire figurer tous les deus sur un seul disque et de rassembler les suppléments sur un seul. De même il aurait été possible dattitrer un disque à chaque version et rassembler les suppléments sur un troisiéme et ce sans altérer la qualité. Au lieu de cela la Paramount à curieusement choisie de scinder les films en deux, obligeant le spectateur à sortir de lambiance si importante de luvre pour un chagement de disque ainsi quune nouvelle sélection des langues et des sous-titres ainsi que de la version sur le second disque. Sans compter quainsi les suppléments répartis sur deux disques obligent à un nouveau changement dont on se serait bien passé surtout quen 8 ans laspect technique des DVD à considérablement changé, permettant daisément éviter ce genre de désagréments.
Hormis cela, il faut reconnaître que si cet ensemble déçoit du fait quil omet curieusement les bandes-annonces ainsi quun des meilleurs documentaires sur le cinéma que nous aillont pu voir (Hearts of Darkness : A filmmakers apocalypse), il propose néanmoins un ensemble cohérent et qui aborde tous les aspects de luvre pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Conclusion
Une édition aux qualités audio et vidéo dignes déloges malheureusement entachées par un recadrage dommageable ainsi quun choix éditorial de répartition des versions contestable. De même si les suppléments sont de qualité, ils sont incomplets et font de cettte version la meilleure disponible sur le marché mais qui reste néanmoins aisément perfectible sur plusieurs points. Donc nous recommanderons donc ce Complete Dossier à ceux qui ne possèdent aucune version de Apocalypse Now mais conseillerons à tous ceux qui possédent le DVD de lancienne version de la garder précieusement tant elle risque de devenir un veritable objet rare proposant le montage original dans son format original 2.35 :1.
Apocalypse Now est clairement une uvre de la démesure, symbole des années folles que furent les années 70 ou des créateurs aussi géniaux que Coppola nhésitaient pas à sendetter personnellement et payer de leur personne afin davoir les moyen de réaliser leur rêve artistique. Ces temps la ont bien changés et une uvre aussi hybride (à la fois hollywoodienne et totalement personnelle, dapparence classique mais totalement expérimentale) semble impossible à produire de nos jours. Coppola réalisa la une uvre extrémement complexe et destabilisante qui entre immédiatement dans linconscient collectif par la puissance de ses images et des sensations quelle procure. Elle perdra sans doute plus dun spectateur en chemin tant elle demande lui demande deffort et de participation pour une uvre à la réputation « grand public » mais pourtant quelle récompense à qui sait sy ouvrir et pénétrer dans son mystère introspectif en compagnie de ses héros. La version Redux nous parait plus un plaisir de cinéaste producteur quun véritable réablissement dune vision originale compromise par des impératifs commerciaux comme Coppola le clame pourtant. Néanmois pour ceux dentre vous qui nous lisent et nauraient pas encore eu la possibilité de découvrir ce film unique, jetez vous sur nimporte laquelle des versions en sachant que vous allez vivre une expérience cinématographique puissante et exigeante qui ne vous laissera pourtant certainement pas indemne et ce pour le meilleur.
Qualité vidéo:
4,1/5
Qualité audio:
4,4/5
Suppléments:
3,8/5
Rapport qualité/prix:
3,0/5
Note finale:
3,6/5
Auteur: Stefan Rousseau
Date de publication: 2006-09-25
Système utilisé pour cette critique: Projecteur Sharp XV Z9000, Lecteur de DVD Toshiba SD500, Recepteur Denon, Enceintes Triangle, Câbles Banbridge et Real Cable.
Date de publication: 2006-09-25
Système utilisé pour cette critique: Projecteur Sharp XV Z9000, Lecteur de DVD Toshiba SD500, Recepteur Denon, Enceintes Triangle, Câbles Banbridge et Real Cable.