Synopsis/présentation
Le succès de Blair Witch Project au guichet imposait inévitablement une suite...
Lors de sa sortie, The Blair Witch Project 2: Book of Shadows fut décrié par les critiques et boudé par les cinéphiles. Un des échecs cinématographiques de l'année 2000.
Dès les premières minutes les prémices du film sont jetées; The Blair Witch Project n'était qu'un film. Cinq jeunes partent en forêt, près de Burketsville, et discutent du premier film, des légendes de la sorcière, des peurs qui nous habitent. Des phénomènes étranges se produisent. Se pourrait t'il que la légende soit réelle? Facile...
Il aurait été très étonnant que le réalisateur de cette suite, Joe Berlinger, réusisse à toucher le spectateur aussi efficacement que dans le premier film. La foudre frappe rarement deux fois au même endroit. Le réalisateur tente bien de recréer certaines tensions uniques à The Blair Witch Project mais toujours en gardant soin de démarquer son oeuvre de l'originale. Le résultat est parfois hétéroclite et manque d'un fil conducteur solide. L'intensité dramatique n'atteint jamais les sommets auquels nous étions en droit d'espérer.
Bien sûr nous sommes dans le jeu des comparaisons, ce qui est inévitable avec toute suite. L'oeuvre orginale fait toujours office de référence à ce jeu, et rares sont les succès.
The Blair Witch Project 2: Book of Shadows est t'il un pure navet? Non. Toutefois trop d'éléments sont intégrés à ce film pour en faire une oeuvre solide et consistante.



Image
L'image est de format 1.85:1, le transfert anamorphique et numérique. On utilise plusieurs techniques cinématographiques: pellicule standard, vidéo, extraits de film. Comme pour le premier film de la série il faut être pondéré dans l'évaluation de la définition. On ne peut que correctement évaluer cette édition que sur le matériel tourné sur pellicule.
On remarque une image ngénéralement bien définie, aucune scènes ne nous ont paru molles. Les couleurs, parfois stylisées, sont bien rendues. Le contraste et la densité générale sont consistants tout au long du film quoi qu'un peu dense. On aurait souhaité un peu plus de détail dans les parties sombres qui paraissent parfois bloquées.
On note peu de trace de compression, ce transfert est exempt de parasites ou artéfacts.


Son
Artisan offre quatre bandes sonores; anglaise (Dolby Digital 5.1/2.0), française (Dolby Digital 2.0) et espagnole (Dolby Digital 2.0).
La bandes-sonore originale anglaise Dolby Digital 5.1 a un certain dynamisme. Les effets d'ambiophonie et la spatialité générale sont à l'occasion bien appuyés (et directionnel). La trame-sonore du film est bien rendue, essentiellement depuis le champ-sonore avant. Les dialogues sont correctement enregistrés mais n'ont pas toujours le naturel voulu, sans cependant paraître ADR (Automatique Dialogue Replacement). Le canal .1 (LFE: Low Frequency Effects) est utilisé sporadiquement et avec profondeur pour appuyer certaines scènes.
Outre les bandes sonores anglaise et espagnoles Dolby Digital 2.0 il faut absolument mentionner la présence d'une bande sonore française (Dolby Digital 2.0) sur ce titre. Artisan, l'éditeur de ce titre, n'a jamais été le plus grand supporter des bandes-son françaises. Est-ce une nouvelle tendance chez Artisan? Espérons-le!


Suppléments/menus
Artisan se gargarise de proposer une édition DVD qui inclu sur la face recto du disque le film en format DVD-Vidéo et, au verso, la trame-sonore en format CD. Quelques recherches nous ont permis de savoir que ce n'est pas une première. Vivid est un éditeur qui se spécialise dans la mise en marché de titre XXX. En DVD comme sur Internent l'industrie XXX est souvent en avance sur le marché régulier (dit mainstream). Vivid a offert une édition DVD+CD il y quelques temps déjà (Ancient Secrets of the Kama Sutra). Artisan est en fait le premier éditeur grand public à offrir une telle combinaison.
Que retrouve t'on exactement sur la face CD du disque? Essentiellement la trame-sonore du film en plus de trois chansons (Godhead, Tony Lommi et Steaknife). La dix-septième et dernière pièce est une interprétation de The Recknoning par Godhead.
Les suppléments à proporement dit débutent par une piste de commentaires audio de Joe Berlinger. Une piste intéressante mais sans plus, on sent parfois le malaise du réalisateur face à ce film qui certainement ne marquera pas sa carrière.
On peut accéder via les suppléments à trois scènes commentées par Carter Burwell, compositeur de la trame-sonore. Carter Burwell, à qui l'on doit les trames de O Brother Where Art Thou?, Fargo et Before Night Falls explique la démarche créative entourant la composition de la musique. Un supplément succint mais clair.
Suit The Secret of Esrever, on explique que tout au long du film des images ont été cachées. Dans ce segment on en montre trois exemples. À vous de découvrir le reste, il vous faut écouter le film en mode inversé (rewind). À notre avis un supplément inutile et fastidieux. Pourquoi le nom Esrever? À l'envers cela donne Reverse...Décidemment subtil.
Finalement nous retrouvons des notes de production (dont la lecture est difficile puisque supporposées sur un fond trop chargé), des notes biographiques et une partie ROM (scénario, scènes supplémentaires et une bande-annonce). Il y également deux livrets insérés à l'intérieur du boitier; le premier proposes des objets et babiolles à l'éffigie de Blair Witch 2. Le deuxième, plus intéressant, propose des notes de production.
Comme pour Blair Witch Project on a voulu faire des menus très stylisés qui rappellent l'esprit du film, malheureusement cela ajoute peu et ne fait que rendre la navigation ardue.



Conclusion
Blair Witch Project 2 Book of Shadows ne passera certainement pas à l'histoire du cinéma d'horreur, une simple curiosité sans plus. Si on peut souligner l'originalité des suppléments encore faut t'il qu'ils désservent un but, un propos qui apporte à l'édition...