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DVDEF

15 Minutes (Infinifilm)

Critique
Synopsis/présentation
15 Minutes est la deuxième réalisation de John Herzfeld. Son premier film, 2 Days in the Valley, avait reçu un acceuil fort mitigé des critiques lors de sa sortie en 1996. Les critiques mentionnaient, à juste titre, qu'il s'agissait (encore) d'un sous Pulp Fiction.
La structure narrative de 15 minutes est sensiblement identique à la première réalisation d'Herzfeld: des histoires qui s'entrecroisent, des personnages très typés dont les destins se rejoignent. Cette fois-ci, par contre, le réalisateur ne se livre pas uniquement à un exercise de style; 15 Minutes se veut aussi une critique des médias et du pouvoir de l'image. Deux ressortissants des pays de l'Est (Oleg et Emil) vont à New-York cueillir la part d'un butin qui leur est destiné. En route, Oleg vole une caméra et décide de filmer toutes leurs actions. Les deux hommes se rendent rapidement compte qu'un vidéo montrant leurs méfaits criminels pourrait leur rapporter gros si vendu à une émission télévisée. Un détective de la police new-yorkaise (Robert De Niro), quasi vedette médiatique, et Jordy Warsaw (Edward Burns) du département des incendies, traquent les deux hommes. Au milieu de cette chasse se trouve Kelsey Grammer (Robert Hawkins), présentateur vedette de l'émission, qui veut coûte que coûte présenter le vidéo (plutôt violent) d'Oleg et Emil.
15 Minutes est un film qui a beaucoup d'ambition. Le réalisateur tente de dénoncer l'absudité d'une violence gratuite qui parfois conduit à la célébrité, le pourvoir de l'image, des médias prêts à tout pour choquer leur public et un système de justice laxiste protégeant les criminels.
Mais voilà. A vouloir embrasser trop de thèmes, le film se perd en une succession de discours plus ou moins subtils mais surtout mal appuyés. Il faut dire que les thèmes abordés par le cinéaste ne sont pas neufs et ne sont, surtout pas ,présentés sous un nouvel angle. Network avait déja traité très efficacement du pouvoir de la télévision. And Justice for All de Normand Jewison abordait avec beaucoup d'acuité les défaillances du système judiciaire américain. Le film belge C'est arrivé près de Chez Vous avait pour sa part critiqué très justement les relations parfois tordus entre les médias et les criminels.
Il n'en reste, qu'au bout du compte, un film décent, voir divertissant. Certaines des séquences d'actions sont bien réussies, l'intensité parfois soutenue et le jeu des acteurs, sans être inspiré, décent. Mais 15 Minutes n'a nullement la force de ses ambitions...



Image
15 Minutes est présenté ici en format original 2.35:1 d'après un transfert anamorphique et numérique.
La définition générale de ce transfert est excellente et rend justice la photographie de Jean-Yves Escoffier (Le Pacte des Loups, Les Amants du Pont-Neuf). Dans son ensemble, l'image garde un solide piqué; seules quelques très rares scènes semblent manquer de définition (dont un grain à l'occasion proéminent). Les couleurs de ce films, parfois stylisées, sont rendues avec éclat et sans débordement (ce qui aurait pu être un problème pour les scènes solarisées). Les parties sombres offrent des dégradés constants pour arriver finalement à des noirs profonds et purs. Le contraste est correctement balancé et la brillance sans aucune fluctuation distrayante.
Le défaut le plus prédominent de ce transfert est probablement une sur-définition des contours qui parfois fait perdre à l'image son aspect fluide et naturelle. Un subtil fourmillement est parfois perceptible. Aucun parasite n'entache ce transfert.



Son
Deux bandes sonores anglaises sont offertes: Dolby Digital 5.1 et 2.0 Surround.
Le mixage de Leslie Shatz (mis en nomination aus Oscars pour la bande-son de The Mummy) est dynamique et intelligent. La spatialité de la bande sonore est envoutante et immersive. Tous les canaux sont employés justement et avec équilibre. Les effets d'ambiophonies sont utlisés abondamment; soit pour accentuer l'atmosphère sonore ou soit pour quelques effets localisés lors des séquences d'actions. On dénote plusieurs effets canaux à canaux efficace et dynamique. La trame-sonore est intégrée avec force et a toute la fidélité voulue. Bien que les dialogues soient d'une sonorité naturelle quelques répliquent sont parfois inaudibles et se perdent dans la multitude de sons (chapître 16).
Fidèle à sa politique New Line n'offre aucune bande sonore française ni même de sous-titres...


Suppléments/menus
15 Minutes est la deuxième édition à être officiellement présenté sous la bannière Infinifilm. Le premier titre de cette collection fut Thirteen Days. Comme pour Thirteen Days on a clairement divisé les suppléments en deux parties; l'une traitant des enjeux abordés par 15 Minutes (Beyond the Movie) et l'autre consacrée strictement au film en tant que tel (All Access Pass).
On retrouve dans la partie Beyond the Movie les suppléments les plus importants de cette édition; deux documentaires nommés respectivement 15 Minutes of True Tabloid Stars et Does Crime Pay?
15 Minutes of True Tabloid Stars, comme son nom l'indique, traite des émissions senstionalistes présentées à la télévision américaine. On peut y entendre les Burt Kearns (producteur de A Current Affair), Jerry Springer (Jerry Springer Show) ainsi que d'autres journalistes discourir sur le rôle et les responsabilités de cette manière de traiter l'information. Bien sûr personne n'est là pour condamner son métier, le propos est parfois critique mais reste complaisant.
Does Crime Pay? est une table ronde entre Mark Fuhrman (policier à Los Angeles), Ted Haimes (réalisateur), Aphrodite Jones (écrivaine), Gloria Allred (juriste) et Stan Goldman (du Loyola Law School). On discute dans ce supplément du rôle des médias, du système judicaire et de l'étique journalistique. Does Crime Pay? dure un peu plus de vingt minutes où cinq grandes questions sont posées. Si les fait apportés sont d'un intérêt certain il aurait peut être été souhaitable qu'un modérateur anime, voir énergise, cette table ronde. Également, vingt minutes nous semblent un peu court pour aborder un sujet aussi dense. Une heure aurait été un minimum.
Enfin il y a un Fact Track. Ce supplément présenté sous formes de sous-titres offre tout au long du visionnement certaines informations sur le film et les médias. Ce type de supplément avait déja utilisé pour l'édition de Thirteen Days.
La partie des suppléments consacré au film débute par une piste de commentaires audio animée par le réalisateur John Herzfeld. Bien que les propos du réalisateur soient articulés et concis ils ne portent, majoritairemant, que sur les acteurs. Nous aurions aimé en savoir plus les enjeux abordés dans ce film et ce qui a motivé le réalisateur dans le traitement de ces thèmes. On aurait pu également adjoindre au réalisateur le directeur photo du film.
Suivent six (6) scènes qui peuvent être visionnées avec ou sans les commentaires audio du réalisateur. Ces scènes (An Unexpected Visit, Firebug, The Blind Lady, Unedited Tracking Shot, Lost Chase Scene et Extended Prison Scene) sont d'un intérêt certain et méritent que l'on s'y attarde. Notamment celle ou l'on peut voir Emil. Suivent un supplément où l'on a regroupé les deux vidéos filmés par le personnage d'Oleg. Ces deux vidéos (format 4:3) sont d'un réalisme assez cru. On se demande après le visionnement de ce supplément pourquoi le réalisateur ne les a pas inclus dans leurs intégralité et sans aucun montage. L'impact n'aurait été que plus grand.
Finalement nous retrouvons sur cette édition un vidéo (God Lives Underwater/Fame), des filmographies et la bande-annonce originale. Une partie ROM permet un accès au film depuis le scénario et de visionner le site web du film.
Comme pour le premier titre présenté sous la bannière Infinifilm 15 Minutes peut-être vu en mode interactif. En sélectionnant ce mode aparait au début de chaque chapître une bande bleue au bas de l'écran. De là vous pouvez consulter des extraits de la section supplément (documentaire, scènes retranchées, filmographies, etc.). Est-ce réussi? Oui. Cependant nous vous suggérons fortement de visionner le film une première fois sans aucun artifice interactif.




Conclusion
15 Minutes, malgré ces défauts, a le mérite de poser des questions. En ce sens ce film se distingue d'une production hollywoodienne aseptisée. New Line a produit ici une solide édition DVD tant pour l'image que pour le son. Les suppléments de 15 Minutes sont d'une qualité tout a fait acceptable, toutefois on déplore l'absence d'un documentaire sur la réalisation du film.


Qualité vidéo:
4,2/5

Qualité audio:
4,2/5

Suppléments:
3,8/5

Rapport qualité/prix:
4,0/5

Note finale:
4,0/5
Auteur: Mathieu Daoust

Date de publication: 2001-08-03

Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC Widescreen 16:9 Toshiba TheaterWide TW40X81, Récepteur Pioneer Elite VSX-07 TX, Lecteur DVD Pioneer Elite DV-37, enceintes Paradigm, câbles Monster Cable.

Le film

Titre original:
15 Minutes

Année de sortie:
2001

Pays:

Genre:

Durée:
120 minutes

Réalisateur (s):

Acteur (s):

Le DVD / Blu-ray

Pochette/couverture:

Distributeur:
New Line

Produit:
DVD

Nombre de disque:
1 DVD-9 (simple face, double couche)

Format d'image:
2.35:1

Transfert 16:9:
Oui

Certification THX:
Non

Bande(s)-son:
Anglaise Dolby Digital 5.1
Anglaise Dolby 2.0 Surround

Sous-titres:
Anglais

Suppéments:
Pistes de commentaires audio, documentaires (2), sous-titres (fact track), vidéos non-édités, scènes retranchées au montage, bande-annonce, filmographie, vidéo musical

Date de parution:
2001-08-14

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