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DVDEF

Hunt for Red October, The (Special Collector's Edition)

Critique
Synopsis/présentation
John Mc Tiernan fait partie de ces rares réalisateurs de films d'action réellement doués, mais qui finissent par pâtir de leur intelligence dans un domaine où elle est souvent peu recommandée. Il a connu un succès énorme et justifié avec Die Hard (1988), créant ainsi la matrice de tout le cinéma d'action des années quatre-vingt dix et dans la foulée, une franchise très rentable dont il signera également le très distrayant troisième épisode avec Die Hard with a Vengeance (1995). Auparavant, il avait démontré sa maîtrise de l'espace et du suspense avec Predator (1987), un film d'action fort efficace. Puis vint son oeuvre la plus aboutie, celle qui nous intéresse aujourd'hui : The Hunt for Red October (1990). Il montrera ensuite avec Last Action Hero (1993) qu'il n'est pas dupe des ficelles qu'utilisent les films d'action pour impliquer leurs spectateurs. Il fera ainsi voler en éclats toutes les figures imposées des héros actuels, plombant ainsi son film auprès d'une partie du public qui n'a pas su en saisir l'intelligence. Depuis cet échec retentissant, notre homme paraît désabusé et qui plus est poursuivi par une malédiction concernant ses oeuvres qui sont toujours presentées au public dans des versions tronquées : The 13th Warrior (1999), Rollerball (2002). Ces scénarios sont moins construits que par le passé et il semble trop s'appuyer sur son immense maîtrise technique pour satisfaire son public (encore qu'au vu de Rollerball, on puisse douter de sa maîtrise). Espérons qu'à l'avenir Mc Tiernan saura retrouver la combinaison de qualités qui ont fait son succès.

The Hunt for Red October a lui été réalisé lors de sa période faste, et la différence par rapport à ses oeuvres récentes saute littéralement aux yeux. Le scénario est adapté du roman éponyme de Tom Clancy qui connut son premier grand succès avec celui-ci. En pleine guerre froide, on suit Jack Ryan (Alec Baldwin), un agent de la CIA qui a eu vent d'un nouveau système de propulsion de sous-marin mis au point par les Russes. Celui-ci relate les faits à son état major au moment même où un batiment équipé de ce fameux système silencieux prend la mer. Ce sous-marin, l'Octobre Rouge, est commandé par l'énigmatique commandant Ramius (Sean Connery). Son sous-marin silencieux équipé d'armes nucléaires devient l'arme la plus menaçante qui soit du fait de son invisibilité. Lorsque l'état major américain s'aperçoit que l'armée Russe apparaît aux trousses de ce même batiment qui semble avoir disparu, l'inquiétude est à son comble. Jack Ryan, étant celui qui connaît le mieux le sujet et le commandant Ramius, expose sa théorie concernant la supposée folie de ce dernier. Le commandant Ramius veut-il déclencher la troisième guerre mondiale ou bien passer à l'Ouest ?

Sur ce canevas qui aurait pu donner lieu à un film monolithique, Mc Tiernan et ses scénaristes (Larry Fergusson et Donald Stewart) ont construit un suspense très fin sur fond de guerre froide. Les héros sont mis à rude épreuve intellectuellement plus que physiquement, ainsi Ryan doit convaincre son état major de l'intuition qu'il a concernant la volonté de Ramius de se rendre aux Etats-Unis. De même, Ramius doit jongler entre la flotte américaine, la flotte de son propre pays et son équipage qu'il doit maintenir dans l'ignorance. Pour arriver à leurs fins, ils devront tous deux se surpasser, surmonter leurs peurs et traverser diverses épreuves physiques et surtout psychologiques. En composant des personnages intelligents dont il n'est pas aisé de prévoir les réactions, et soignant de la même façon tous ses seconds rôles, le film surprend et accroche le spectateur comme peu de thrillers hollywoodiens savent le faire. Ainsi, la vision des rapports Est-Ouest y est beaucoup moins manichéenne que dans la plupart des films hollywoodiens et la roublardise des décideurs et diplomates de chaque camp est finement démontrée, de même que le poids énorme qui leur pèse sur les épaules. La maîtrise technique de Mc Tiernan est vraiment impressionnante, sachant mettre des effets spéciaux complexes au service de son histoire et s'appuyer sur une équipe technique impeccable. Son sens de l'espace fait à nouveau merveille et la sensation de claustrophobie dégagée par certaines scènes est vraiment convaincante. De même, il réussit à imprimer un rythme différent à ce film d'action, proche de la torpeur par certains moments, plongeant ainsi le spectateur dans le même état que ses héros, plus souvent confrontés à l'incertitude qu'à l'action pure. La photographie du film est absolument magnifique et surtout réalisée dans des conditions difficiles, confirmant le talent de Jan de Bont. La musique de Basil Poledouris donne un côté très solennel au film, ajoutant une touche de sérieux à l'ensemble.

Une oeuvre passionnante et dont l'intérêt ne tient pas uniquement à son suspense contrairement à beaucoup de films qui ont tenté de l'imiter. Son ambition montre parfois ses limites et quelques traces de manichéisme sont encore présentes, mais il faut replacer l'oeuvre dans son contexte. Une des grosses productions hollywoodiennes les plus intelligentes qu'ils nous aient été données de voir, combinant à merveille un scénario aux ramifications étendues et complexes, avec l'efficacité d'un film d'action classique pour un résultat très prenant.


Image
L'image est offerte au format respectée de 2.35:1 d'après un transfert 16:9.

La définition générale est d'excellente qualité et son aspect moins précis que d'autres films tient plus à la volonté de Jan de Bont (directeur de la photographie) et de John Mc Tiernan, qu'à une défaillance du transfert. L'interpositif est très propre sans toutefois être débarrassé de toutes ses impuretés. Quelques légèrs points blancs et deux ou trois rayures sont visibles. Le rendu des couleurs est excellent et la superbe photographie de Jan de Bont est impeccablement rendue. L'aspect parfois atténué des couleurs est volontaire et lorsque celles-ci doivent être vives et bien saturées, le transfert suit sans problèmes. Le contraste est bien géré, permettant ainsi d'éliminer tout trace de brillances. Les noirs sont bons mais manquent parfois de profondeur par rapport à ce que l'on aurait pu espérer. Leur niveau est satifaisant mais l'on s'attendait à plus de pureté. Les dégradés sont eux superbement rendus, permettant ainsi aux nombreuses scènes sombres d'offrir un rendu très agréable.

La partie numérique du transfert tient le haut du pavé et seuls quelques passages présentant des traces de surdéfinition sont à déplorer. Pour le reste, le grain parfois décelable est analogique et non numérique. Une superbe copie proposée par la Paramount. A noter tout de même que certaines restaurations récentes ont fait mieux en terme de propreté du transfert ou de la profondeur des noirs.



Son
Les bandes-son disponibles sur cette édition sont respectivement en Anglais (DTS 5.1), Anglais (DD 5.1), Français (DD 2.0 stereo).

La bande-son en DTS et en DD sont assez proches en rendu, mais l'avantage va de façon évidente au DTS, pour peu que votre installation vous permette de faire la différence. Leur dynamique est excellente et leur présence surprenante pour des bandes-son de 1990. Leur spatialisation est certes en retrait par rapport aux bandes-son les plus récentes, mais s'avère bien ample. L'imposante musique de Basil Poledouris est rendue de façon plus précise et subtile par la bande-son DTS. Son intégration au reste de la bande-son est impeccable dans le cas des deux bandes. Les enceintes arrières sont bien utilisées sur les deux bandes sonores, mais de façon plus convaincante en DTS. Dans les deux cas, leur usage est moins intensif que sur des productions récentes, mais leur efficacité est optimale. Les dialogues sont toujours impeccablement restitués, évitant toutes traces de distorsion quelles qu'elles soient. Les basses fréquences sont la partie sur laquelle le DTS fait vraiment la différence (encore une fois, si votre équipement vous permet de restituer cet écart). La bande-son en Dolby Digital offre des basses profondes et bien gérées mais celle en DTS est tout simplement plus performante.

La bande-son française en stéréo est vraiment anecdotique en rapport avec ses homologues anglaises multicanaux, surtout que pour un film de 1990, il doit certainement exister une bande-son en Dolby Surround. A noter pour une fois, un doublage de qualité artistique satisfaisante.

Les sous-titres sont disponibles en Anglais et Espagnol.



Suppléments/menus
Une section correcte mais plutôt légère pour constituer un ensemble digne d'une véritable édition spéciale.

Le commentaire audio de John Mc Tiernan est décevant car il comporte beaucoup trop de temps morts. De plus, notre homme apparaît peu à l'aise avec l'exercice. Certaines de ses interventions sont pertinentes et vraiment dignes d'intérêt, mais il peine à nous y intéresser en grande partie à cause de son ton désabusé et de ses longs silences. Malgré quelques moments valables, son commentaire s'avère malheureusement ennuyeux à écouter et d'un intérêt relativement limité.

L'autre supplément disponible est un nouveau documentaire de 29 minutes produit spécialement pour la sortie de ce titre DVD et intitulé : Beneath the Surface. Sean Connery et Alec Baldwin honorent ce segment de leur présence, nous fournissant de bonnes anecdotes sur le tournage, mais comme Mc Tiernan dans son commentaire, ils ne vont jamais analyser le film lui-même. Cela est d'autant plus dommage qu'étant donné l'âge du film, le temps nécéssaire pour analyser le film et ses implications s'est largement écoulé. Cet intéressant documentaire, contrairement à son titre, ne va jamais en dessous de la surface des choses et a une facheuse tendance à virer à l'autocongratulation entre les divers protagonistes.

Est également disponible une bande-annonce de l'oeuvre, relativement quelconque au niveau technique comme contenu.
Une section qui aurait appelé plus d'introspection envers l'oeuvre de la part de ses intervenants. Le résultat final est plaisant mais manque de consistance pour réellement justifier l'appellation Edition Spéciale.



Conclusion
Une édition très satisfaisante techniquement mais dont la restauration globale aurait pu être un peu plus poussée. Les suppléments sont malheureusement moyennement intéressants et surtout en trop faible quantité pour que cette édition mérite vraiment le titre d'édition spéciale.

Ce film met en avant l'efficace et complexe mise en scène de John Mc Tiernan, l'excellence de son interprétation et son brio technique. Le thriller sous-marin est un genre à part entière et cette oeuvre en constitue l'un des meilleurs représentants avec Das Boot. La finesse des personnages et la présentation claire des manoeuvres politiques rajoutent une dimension supplémentaire au film. Donc, en plus d'être un excellent huis clos sous la surface, il est également un suspence politique haletant. Une oeuvre typique de ce qu'Hollywood sait produire de meilleur, dans le genre.


Qualité vidéo:
3,6/5

Qualité audio:
3,6/5

Suppléments:
2,5/5

Rapport qualité/prix:
3,4/5

Note finale:
3,4/5
Auteur: Stefan Rousseau

Date de publication: 2003-05-13

Système utilisé pour cette critique: Projecteur Sharp XV Z9000, Lecteur de DVD Toshiba SD500, Recepteur Denon, Enceintes Triangle, Câbles Banbridge et Real Cable.

Le film

Titre original:
Hunt for Red October, The

Année de sortie:
1990

Pays:

Genre:

Durée:
135 minutes

Réalisateur (s):

Acteur (s):

Le DVD / Blu-ray

Pochette/couverture:

Distributeur:
Paramount

Produit:
DVD

Nombre de disque:
1

Format d'image:
2.35:1

Transfert 16:9:
Oui

Certification THX:
Non

Bande(s)-son:
Anglaise DTS
Anglaise Dolby Digital 5.1
Anglaise Dolby 2.0 stéréo

Sous-titres:
Anglais
Espagnol

Suppéments:
Commentaire audio, documentaire, bande-annonce

Date de parution:
2003-05-06

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