Top Secret!
Critique
Synopsis/présentation
Très populaire dans les années '80 et au début des années '90, la comédie burlesque et parodique est aujourd'hui un genre en voie d'extinction. Peut-être est-ce dû à l'extrême médiocrité des derniers films du genre a avoir été réalisé (qu'on pense aux Spy Hard, Wrongfully Accused ou 2001 A Space Travesty), mais il semble que le public se soit complètement désintéressé de ce type d'humour, et ce au profit des comédies juvéniles comme Adam Sandler nous offre annuellement. Mais si les parodies burlesques ne nous offrent plus rien de nouveau et d'intéressant à nous mettre sous la dent, il n'en demeure pas moins que ce a ces classiques qui passent étonnamment bien l'épreuve du temps. Parmi ceux-ci, Top Secret! apparaît au sommet de ce que le genre nous a offert.
Il serait vain et inutile de tenter de résumer l'intrigue de Top Secret! tant celle-ci est décousue et n'est prétexte qu'à aligner à un rythme effréné une multitude de gags tous plus ridicules mais désopilants les uns que les autres. Les clichés des films de guerre, des drames d'espionnages ainsi que les films d'Elvis sont joyeusement parodiés, au grand plaisir des spectateurs les plus attentifs. Car Top Secret! regorge de blagues visuelles subtiles qui ne nous sautent aux yeux qu'après la première écoute. C'est pourquoi un film comme Top Secret! vieilli si bien, il nous réserve toujours des surprises à chaque visionnement. Les réalisateurs, Jim Abrahams, Jerry et David Zucker, font également preuve d'une belle inventivité dans leur mise en scène en faisant l'emploi de cadrages judicieux, de perspectives inventives, ou de techniques de tournage complexes. Par exemple, la scène chez le libraire, entièrement tournée à l'envers, représente un véritable exploit. En fait, s'il est une chose à reprocher au film, c'est surtout que le rythme prend du temps à véritablement s'installer. Le début du film tente de jeter les grandes lignes de l'intrigue mais le résultat est plutôt confus. C'est surtout après la première demi-heure que le rythme s'installe et que les gags affluent.
Image
Si le contenu du film vieilli plutôt bien, il en va tout autrement au niveau visuel. Le film nous est présenté en format respecté de 1.85:1 d'après un transfert anamorphosé, et le moins que l'on puisse dire c'est que le résultat déçoit.
L'interpositif utilisé pour le transfert devait être dans un piteux état. Les anomalies sont nombreuses et agaçantes. Que ce soit du grain, des égratignures, des points blancs ou des saletés, virtuellement tous les défauts possibles y sont présents. La netteté est tout juste acceptable, résultant en une image d'apparence douce, parfois presque flou. La définition tire le maximum du matériel source disponible, mais cela est insuffisant pour nous présenter des détails le moindrement précis. Le rendu des couleurs est tout aussi problématique. La colorimétrie est fade et manque d'éclat. La saturation n'est pas optimal signe du veillissement prématuré de matériel source. Il va sans dire que les teintes de peau manquent cruellement de naturalité. Le niveau des noirs est correctement ajustée et n'est marqué d'aucune fluctuation, par contre les contrastes manquent quelque peu de mordant. Les noirs n'ont pas toutes la pureté voulus en plus d'être marqué de fourmillement.
S'il est un aspect positif à souligner sur ce transfert, il s'agit de la totale absence de sur-définition des contours. Mais dans l'ensemble, cette qualité est bien loin de racheter les nombreux et envahissants défauts de ce transfert.
Son
Cette édition propose un re-mixage de la bande-son stéréophonique originale en format Dolby Digital 5.1, en plus d'un autre mixage anglais Dolby Surround 2.0 et d'un doublage français en format Dolby Surround 2.0 mono.
Le re-mixage anglais Dolby Digital 5.1 n'est que de qualité moyenne. Le dynamisme est limité tandis que la spatialité est plutôt restreinte. L'intégration des éléments sonores est honnête, sans plus. Le champ-sonore se déploie presque exclusivement des canaux avants, et la séparation des canaux est grossière et manque de fluidité. L'utilisation des canaux d'ambiophonie est sporadique, ceux-ci ne se manifestent que pour la trame-sonore. Par ailleurs, cette dernière est fort bien intégrée à l'environnement. La reproduction de la musique est nette et fidèle. Les dialogues sont généralement intelligibles, à l'exception de quelques scènes où leur volume diminue au point où ils deviennent presque inaudibles. Étrange Les basses ainsi que les extrêmes basses (canal .1 (LFE)) ne sont pratiquement d'aucun secours pour ajouter quelque impact que ce soit au mixage, leur utilisation, un peu maladroite, manque de mordant et ne se manifeste pas toujours au moment opportun.
Pire encore est le doublage français présenté en Dolby Surround 2.0 mono. Les aigus sont beaucoup trop accentués, résultant en une sonorité claire et agaçante. De plus, le volume des dialogues varie tout au long du film. Vraiment très agaçant À noter que des sous-titres sont disponibles en anglais uniquement.
Suppléments/menus
Les amateurs du film seront heureux d'apprendre que la Paramount a fournit un minimum d'effort pour inclure sur cette édition quelques suppléments digne d'intérêt.
Le plus intéressant d'entre tous est incontestablement la piste de commentaires audio animée par les réalisateurs Jim Abrahams, David Zucker et Jerry Zucker, les producteurs Jon Davidson et Hunt Lowry ainsi qu'un modérateur du nom de Fred Rubin. Le plus frappant avec cette piste est le ton de camaraderie qui unie la quintette de réalisateurs et producteurs. Tous manifestent un plaisir contagieux à parler du film et à ridiculiser les incongruités du film. La présence du modérateur est la bienvenue puisque ce dernier pose des questions précises aux animateurs, ce qui évite les temps morts et les débordements anecdotiques sans intérêt. Que voilà une piste qui réussit l'exploit de nous distraire en même temps qu'elle nous informe.
Vous retrouverez ensuite une série de quatre scènes inédites ou alternatives. Quelle surprise de constater que ces scènes comportent plusieurs gags franchement amusant ! Il est presque surprenant de voir que ces scènes ne fassent pas partie du montage final. Une galerie de scénarimages assez complète est également offerte, en plus de la bande-annonce originale. Mais ce n'est pas tout ! Un uf de Pâques particulièrement savoureux est également inclu.
Conclusion
Top Secret! est considéré par plusieurs comme étant un véritable classique en son genre. Son arrivé en format DVD fera donc plusieurs heureux, pour autant que l'on puisse faire fi de la médiocre qualité d'image et du très moyen re-mixage sonore. Quant aux suppléments, ils offrent un peu plus que le minimum, ce qui est une bonne nouvelle. Heureusement, Paramount offre cette édition pour quelques dollars de moins que le coût moyen habituel de leurs éditions, ce qui en augmente sensiblement le rapport qualité/prix.
Très populaire dans les années '80 et au début des années '90, la comédie burlesque et parodique est aujourd'hui un genre en voie d'extinction. Peut-être est-ce dû à l'extrême médiocrité des derniers films du genre a avoir été réalisé (qu'on pense aux Spy Hard, Wrongfully Accused ou 2001 A Space Travesty), mais il semble que le public se soit complètement désintéressé de ce type d'humour, et ce au profit des comédies juvéniles comme Adam Sandler nous offre annuellement. Mais si les parodies burlesques ne nous offrent plus rien de nouveau et d'intéressant à nous mettre sous la dent, il n'en demeure pas moins que ce a ces classiques qui passent étonnamment bien l'épreuve du temps. Parmi ceux-ci, Top Secret! apparaît au sommet de ce que le genre nous a offert.
Il serait vain et inutile de tenter de résumer l'intrigue de Top Secret! tant celle-ci est décousue et n'est prétexte qu'à aligner à un rythme effréné une multitude de gags tous plus ridicules mais désopilants les uns que les autres. Les clichés des films de guerre, des drames d'espionnages ainsi que les films d'Elvis sont joyeusement parodiés, au grand plaisir des spectateurs les plus attentifs. Car Top Secret! regorge de blagues visuelles subtiles qui ne nous sautent aux yeux qu'après la première écoute. C'est pourquoi un film comme Top Secret! vieilli si bien, il nous réserve toujours des surprises à chaque visionnement. Les réalisateurs, Jim Abrahams, Jerry et David Zucker, font également preuve d'une belle inventivité dans leur mise en scène en faisant l'emploi de cadrages judicieux, de perspectives inventives, ou de techniques de tournage complexes. Par exemple, la scène chez le libraire, entièrement tournée à l'envers, représente un véritable exploit. En fait, s'il est une chose à reprocher au film, c'est surtout que le rythme prend du temps à véritablement s'installer. Le début du film tente de jeter les grandes lignes de l'intrigue mais le résultat est plutôt confus. C'est surtout après la première demi-heure que le rythme s'installe et que les gags affluent.
Image
Si le contenu du film vieilli plutôt bien, il en va tout autrement au niveau visuel. Le film nous est présenté en format respecté de 1.85:1 d'après un transfert anamorphosé, et le moins que l'on puisse dire c'est que le résultat déçoit.
L'interpositif utilisé pour le transfert devait être dans un piteux état. Les anomalies sont nombreuses et agaçantes. Que ce soit du grain, des égratignures, des points blancs ou des saletés, virtuellement tous les défauts possibles y sont présents. La netteté est tout juste acceptable, résultant en une image d'apparence douce, parfois presque flou. La définition tire le maximum du matériel source disponible, mais cela est insuffisant pour nous présenter des détails le moindrement précis. Le rendu des couleurs est tout aussi problématique. La colorimétrie est fade et manque d'éclat. La saturation n'est pas optimal signe du veillissement prématuré de matériel source. Il va sans dire que les teintes de peau manquent cruellement de naturalité. Le niveau des noirs est correctement ajustée et n'est marqué d'aucune fluctuation, par contre les contrastes manquent quelque peu de mordant. Les noirs n'ont pas toutes la pureté voulus en plus d'être marqué de fourmillement.
S'il est un aspect positif à souligner sur ce transfert, il s'agit de la totale absence de sur-définition des contours. Mais dans l'ensemble, cette qualité est bien loin de racheter les nombreux et envahissants défauts de ce transfert.
Son
Cette édition propose un re-mixage de la bande-son stéréophonique originale en format Dolby Digital 5.1, en plus d'un autre mixage anglais Dolby Surround 2.0 et d'un doublage français en format Dolby Surround 2.0 mono.
Le re-mixage anglais Dolby Digital 5.1 n'est que de qualité moyenne. Le dynamisme est limité tandis que la spatialité est plutôt restreinte. L'intégration des éléments sonores est honnête, sans plus. Le champ-sonore se déploie presque exclusivement des canaux avants, et la séparation des canaux est grossière et manque de fluidité. L'utilisation des canaux d'ambiophonie est sporadique, ceux-ci ne se manifestent que pour la trame-sonore. Par ailleurs, cette dernière est fort bien intégrée à l'environnement. La reproduction de la musique est nette et fidèle. Les dialogues sont généralement intelligibles, à l'exception de quelques scènes où leur volume diminue au point où ils deviennent presque inaudibles. Étrange Les basses ainsi que les extrêmes basses (canal .1 (LFE)) ne sont pratiquement d'aucun secours pour ajouter quelque impact que ce soit au mixage, leur utilisation, un peu maladroite, manque de mordant et ne se manifeste pas toujours au moment opportun.
Pire encore est le doublage français présenté en Dolby Surround 2.0 mono. Les aigus sont beaucoup trop accentués, résultant en une sonorité claire et agaçante. De plus, le volume des dialogues varie tout au long du film. Vraiment très agaçant À noter que des sous-titres sont disponibles en anglais uniquement.
Suppléments/menus
Les amateurs du film seront heureux d'apprendre que la Paramount a fournit un minimum d'effort pour inclure sur cette édition quelques suppléments digne d'intérêt.
Le plus intéressant d'entre tous est incontestablement la piste de commentaires audio animée par les réalisateurs Jim Abrahams, David Zucker et Jerry Zucker, les producteurs Jon Davidson et Hunt Lowry ainsi qu'un modérateur du nom de Fred Rubin. Le plus frappant avec cette piste est le ton de camaraderie qui unie la quintette de réalisateurs et producteurs. Tous manifestent un plaisir contagieux à parler du film et à ridiculiser les incongruités du film. La présence du modérateur est la bienvenue puisque ce dernier pose des questions précises aux animateurs, ce qui évite les temps morts et les débordements anecdotiques sans intérêt. Que voilà une piste qui réussit l'exploit de nous distraire en même temps qu'elle nous informe.
Vous retrouverez ensuite une série de quatre scènes inédites ou alternatives. Quelle surprise de constater que ces scènes comportent plusieurs gags franchement amusant ! Il est presque surprenant de voir que ces scènes ne fassent pas partie du montage final. Une galerie de scénarimages assez complète est également offerte, en plus de la bande-annonce originale. Mais ce n'est pas tout ! Un uf de Pâques particulièrement savoureux est également inclu.
Conclusion
Top Secret! est considéré par plusieurs comme étant un véritable classique en son genre. Son arrivé en format DVD fera donc plusieurs heureux, pour autant que l'on puisse faire fi de la médiocre qualité d'image et du très moyen re-mixage sonore. Quant aux suppléments, ils offrent un peu plus que le minimum, ce qui est une bonne nouvelle. Heureusement, Paramount offre cette édition pour quelques dollars de moins que le coût moyen habituel de leurs éditions, ce qui en augmente sensiblement le rapport qualité/prix.
Qualité vidéo:
2,0/5
Qualité audio:
3,0/5
Suppléments:
2,0/5
Rapport qualité/prix:
2,8/5
Note finale:
2,5/5
Auteur: Yannick Savard
Date de publication: 2002-07-21
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4:3 Sony Trinitron Wega KV-32S42, Récepteur Pioneer VSX-D509, Lecteur DVD Pioneer DVL-909, enceintes Bose, câbles Monster Cable.
Date de publication: 2002-07-21
Système utilisé pour cette critique: Téléviseur NTSC 4:3 Sony Trinitron Wega KV-32S42, Récepteur Pioneer VSX-D509, Lecteur DVD Pioneer DVL-909, enceintes Bose, câbles Monster Cable.